Nathalie Pernette, Wakan – Un Souffle

Danser dans des lieux fous, soulever la peau des choses : la danseuse-chorégraphe Nathalie Pernette explore les zones de contact et les lisières. Libre, elle coudoie les surfaces, les éléments, les peurs, comme le masculin ou le féminin. En salle ou en extérieur, toute rencontre est matière à danser, que ce soit avec un autre vivant, la pierre ou même un spectre. En ligne de mire, un défi : expérimenter des états, architecturer les corps et les émotions.

Infatigable tête chercheuse de la danse contemporaine, Nathalie Pernette a trouvé très tôt dans le mouvement un langage pour exprimer l’indicible et l’insaisissable. Sa danse, nourrie par une formation classique et la fréquentation des arts plastiques, emprunte à l’architecture comme à l’expressionnisme. Construite avec exigence en angles et lignes tranchantes, elle manipule les corps comme les objets, joue avec les articulations, les mouvements intérieurs et dissèque les états de la matière… toujours avec une pointe humoristique. Energie, malice,

sens du détail sont sa signature. Férue de fantastique, elle explore un entre-deux mondes peuplé d’ombres, de sorcières, de fantômes, de souris galopantes, de statues de chair… Les recherches de sa compagnie se confondent avec son tempérament, sa curiosité insatiable, son goût pour le bizarre, l’inquiétude, le mouvement, l’androgynie, l’Histoire, l’Autre – qu’il soit humain, animal, animé, inanimé, minéral, liquide ou même imaginaire.

Dès 2009, la chorégraphe se réapproprie espaces publics et autres lieux pourvoyeurs d’inattendu, de proximité et de rencontre : en un mot, de risque. Après un triptyque consacré à la statuaire et à la pétrification en 2015, celle qui aime se frotter aux éléments expérimente désormais l’eau avec une joie enfantine et, toujours, une part obscure. Jamais hermétique, elle réactive le bal et invite de nouveaux publics à se saisir de la liberté de la danse contemporaine.