ô
dans la lumière
chacun de nous
porte
autour de soi
les rêves invisibles
la musique
nous élève tous
jusqu’à
ce trait de lumière
tu sais
qui jaillit sous le rideau
quand un orchestre
accorde
ses violons
la danse commence
alors nos mains
glissent
et se séparent
nos regards
s’abîment les uns
dans les autres
nos corps
s’effleurent
avec précaution
chacun évite
de réveiller
l’autre
du rêve
de lui faire
regagner
l’obscurité
quitter la nuit
de la nuit
qui n’est pas
le jour
comme
nous nous aimons
c’est d’ailleurs
Jean-Luc Godard, Histoire(s) du cinéma, T. 4,
Gallimard, 1998 – p 221-225
Edito
Si vous croyez que la danse contemporaine est de tout repos, autant vous avouez tout de suite que non, décidément non, elle ne vous facilite pas la vie. Pourquoi ? Mais, c’est ce que dit si bien Jean-Luc Godard, « une saturation de signes magnifiques qui baignent dans la lumière de leur absence d’explication », et même s’il l’a pensé pour le cinéma, il ne savait sans doute pas que sa formule limpide convenait idéalement à la danse comme art : la chorégraphie ! Cependant, et donc, quelle chance ! Vous voilà devant des corps en mouvement qui ne vous imposent aucune obligation, aucun sens pré-inscrit, aucun enjeu pré-maché.
Sur la scène, la danse vous offre la liberté d’être, instaure votre libre arbitre comme déterminant, essentiel. Merci qui ? Alors, un festival de danse, Faits d’hiver par exemple, s’amuse à rajouter du piment, de l’ouverture, de la différence. Car, en sus de la promesse décrite ci-avant, il joue des espaces de représentations, de leurs configurations chaque fois particulières.
D’ailleurs, on peut circuler d’un lieu à l’autre, on peut se concentrer sur son quartier, on peut oser aller justement dans celui que l’on ne connaît pas. En sus du sus, les chorégraphies se déploient en grand, beaucoup de danseurs, en intime, vers les solos et duos, en compagnie d’artistes plus ou moins reconnus, ou même à découvrir. Et pour corser définitivement la proposition artistique du festival, assumons la différence des âges, l’idée d’une passation, d’une transmission à l’intérieur même de ces cinq semaines, 36 représentations, neuf créations…
On danse toujours avec quelqu’un, même s’il est devant nous, sur scène. Ainsi l’invitation à la danse n’est plus celle du bal d’antan où l’on faisait tapisserie, elle surgit, souriante, au détour d’un théâtre, d’un programme, rien de plus facile. Finalement, vous voyez, la danse contemporaine est de tout repos, elle se niche partout, elle, mystérieuse et belle, vous attend.
Christophe Martin
Faits d’hiver 2019
21 ème édition
Du 14 janvier au 20 février 2019
11 lieux • 41 représentations • 9 créations
14 & 15.01 2019 – 20h30
Théâtre de la Cité internationale
Thomas Lebrun
Another look at memory
16 > 31.01 2019 – 21h
Théâtre de la Bastille (relâche du 20 au 24.01 et le 27.01)
Jan Fabre
The Generosity of Dorcas *
21 & 22.01 2019 – 20h30
micadanses
Yaïr Barelli
Dolgberg *
23 & 24.01 2019 – 19h30
Le Carreau du Temple
Marion Levy
Training *
29 > 31.01 2019 – 20h
Centre culturel suisse
Soirée partagée
L.Yadi & N.Cantillon
Today
Edouard Hue
FORWARD
01.02 2019 – 19h30
MPAA / Saint-Germain
Sylvère Lamotte
Ruines + Corps constellaires
4 > 6.02 2019 – 20h
Le Tarmac – La scène internationale
francophone
Aïcha M’Bareck et Hafiz Dhaou
Ces gens là ! *
6 > 9.02 2019 – 20h30
Centre Pompidou
avec le Théâtre de la Ville Hors les murs
Fabrice Lambert
Aujourd’hui, Sauvage *
7 & 8.02 2019 – 20h30
Théâtre de la Cité internationale
Louis Barreau
MONTAGNE DORÉE *
13 & 14.02 2019 – 20h
MAC CRÉTEIL
Catherine Diverrès
Jour et Nuit *
15.02 2019 – 20h30 & 16.02 2019 – 18h
Atelier de Paris / CDCN
Sylvère Lamotte
L’Écho d’un infini *
18 & 19.02 2019 – 20h30
Le Générateur
Soirée partagée
Benoît Canteteau
h o m *
Marinette Dozeville
Là, se délasse Lilith…
20.02 2019 – 20h
micadanses
Thomas Lebrun
Blitz 3ème édition